De toutes petites choses

Sant kirpal Singh Ji

« Little Little Things », entretien prononcé par Sant Kirpal Singh Ji le 1er novembre 1972 à Chicago et publié dans Sat Sandesh en février 1973. On le trouve aussi en anglais, par tranches, dans le SPIRITUAL DIARY.



CHERS frères et soeurs : Vous avez tous beaucoup de chance d'avoir le corps humain, car il est le plus élevé dans toute la création, le plus proche de Dieu. Dans ce corps humain, le but le plus élevé est de se connaître soi-même et de connaître Dieu. Le but ultime de toute connaissance est la connaissance de Soi. Dans les Upanishads, on trouve la question suivante, Quelle est la chose qui permet, une fois connue, de connaître tout le reste? Ceux qui sont animés du désir authentique de trouver la réponse à cette question, Dieu les conduit là où ils pourront être mis sur le chemin du retour vers Dieu, qui est au-dedans de nous.

Le corps humain est le véritable temple de Dieu. La meilleure chose à faire, lorsqu'on est mis sur le chemin du retour vers Dieu, c'est d'observer les Commandements à la lettre. Le problème, c'est notre esprit (Mental), qui souille tout. Même si nous consacrons du temps à la méditation, nous rencontrons des difficultés et nous ne pouvons continuer. Il existe un certain nombre d'obstacles sur le chemin spirituel. Je vais les énumérer; ce sera le sujet de cet entretien.

Premièrement, nous devrions nous tenir sur nos deux jambes et ne pas dépendre des autres. Un Saint a dit: O Dieu, accorde moi ceci, que je puisse me tenir sur mes propres jambes. Si je devais dépendre des autres, il vaudrait mieux que Tu retires mon âme de ce corps . Dépendre des autres est un crime odieux; cela attire à soi toutes sortes de maux. Nous devons gagner notre vie honnêtement. Tous les maîtres spirituels l'ont souligné; Guru Nanak a dit: Seul l'homme qui gagne son argent d'une manière honnête et qui partage avec autrui pourra rencontrer Dieu . L'argent que nous obtenons malhonnêtement amène avec lui la malhonnêteté et celle-ci envahit et gâte notre sentiment intérieur. Au contraire, l'argent gagné honnêtement amène avec lui repos et paix intérieures.

D'autre part, tout ce que nous mangeons et buvons a son effet. Un chien nourri avec des légumes est doux. Nourri avec de la viande, il grogne et il jappe. Nous devons observer un régime alimentaire strictement satvic, c'est-à-dire strictement végétarien.

De plus nous devons surveiller dans quelles mains passe cette nourriture : car la nourriture porte avec elle l'effet provenant des personnes qui la préparent et qui la servent, et cela nous affecte. Vous vous apercevrez qu'une nourriture gagnée par des moyens honnêtes, préparée par quelqu'un qui s'est souvenu de Dieu et qui n'a eu que des pensées chastes, vous donnera le calme intérieur.

Une autre chose importante : cette nourriture préparée avec amour, n'en mangez pas trop. La nourriture bien digérée donne de la force, mais la nourriture non digérée est la cause de maladies. Mangez un morceau de moins que ne l'exigerait votre appétit. Comprenez que le régime alimentaire est d'une grande importance. On raconte qu'un médecin se mit à la disposition du prophète Mohammed, qui avait alors une quarantaine de disciples, afin, si quelqu'un tombait malade, d'être sur place pour traiter le malade. Le médecin suivit Mohammed et ses disciples pendant six mois, mais personne ne tomba malade. Alors le médecin alla voir le prophète et lui dit, cela fait six mois que je suis avec vous, mais personne n'est jamais malade; vous n'avez pas besoin de moi. Le prophète répondit, Tant qu'ils respectent mes ordres: demeurer de bonne humeur, n'avoir que des pensées chastes, travailler dur et manger un morceau de moins que leur faim, il ne peut leur venir aucune maladie. Vous pouvez vous en aller.

Donc nous devons gagner notre vie honnêtement; c'est la première chose. Nous ne devons pas extorquer le sang des autres. Ce qui est à vous est à vous, ce qui est aux autres est aux autres. N'usurpez pas les droits d'autrui; c'est la première chose; sinon des pensées infernales vous envahiront. Il y avait une fois un certain Maharishi Shivbrat Lal. Un homme vint le voir et lui dit, J'ai mal à la tête, je n'arrive pas à méditer longtemps. Le Maharishi lui répondit, Voyez du côté de votre estomac. Un autre homme vint et lui dit, mon esprit vagabonde sans cesse. Il lui répondit, Surveillez votre estomac. Un troisième homme vint et lui dit, mon esprit ne me laisse pas méditer. Et le Maharishi de répondre encore, Surveillez votre estomac. Donc, vous voyez, la première chose à laquelle nous devons prendre garde sur le Sentier spirituel, c'est la quantité et la pureté de la nourriture que nous prenons.

Deuxième chose : Dieu a donné les mêmes droits à tous. Nous naissons égaux en droits. Nous naissons de la même façon, nous sommes configurés de la même manière intérieurement et extérieurement, et nos corps sont habités par des âmes. L'âme est d'essence divine et Dieu réside en chacun de nous. Par conséquent nous ne devrions ressentir de haine pour personne. Les inégalités de la vie sont dues à la loi du karma qui dit Tu récolteras ce que tu sèmes. L'un est serviteur, l'autre se fait servir. L'un est riche, l'autre est pauvre. Toutes ces situations sont des conséquences de la loi karmique. Il arrive qu'un homme pense, c'est moi qui détiens le pouvoir, ou je suis un grand savant, ou encore ma position sociale est très élevée. Nous haïssons les autres pour des raisons de cet ordre. Le seul remède est l'humilité, parce que nous sommes tous égaux, voyez-vous. Si vous haïssez votre prochain, comment pouvez-vous espérer que le Dieu en vous vous reçoive? Nous sommes tous égaux, frères et soeurs en Dieu. Mais généralement nous nous disons, Oh, je sais que c'est moi qui a raison . Ce sont de toutes petites choses comme cela qui affectent le réservoir de notre subconscient et qui créent une réaction.

Troisième chose : pardonnez et oubliez. Je vous donne des exemples pratiques. Si quelqu'un vous a fait du mal, vous dites, Très bien, je pardonne; mais au fond de votre coeur, vous n'avez pas pardonné; vous ruminez et vous cherchez l'occasion de vous venger. Pardonnez et oubliez. Si vous gardez en tête que telle personne vous a nui ou vous a fait du mal, alors c'est qu'une partie de votre châtiment continue. Si un enfant fait des bêtises, ne lui pardonne-t-on pas?

De plus vous devez tenir compte du fait que chacun juge à son propre niveau. L'homme qui n'a qu'une éducation primaire ne s'exprime pas comme celui qui sort de l'université. Il vous faut faire la part des choses et essayer de comprendre.

Donc si nous récapitulons, la première chose est de gagner sa vie par des moyens honnêtes et de ne consommer que de la nourriture apprêtée, cuite et servie par des gens d'humeur douce et qui demeurent plongés dans la présence de Dieu tout en travaillant. Autrefois la mère de famille ne laissait entrer personne dans la cuisine lorsqu'elle y préparait les repas. Personne n'avait le droit d'entrer. Je crois vous avoir déjà raconté que lorsque j'étais officier chargé des comptes militaires et que nous étions en campagne à la suite d'un régiment, un planton fut affecté à mon service pour préparer mes repas. Je l'appelai et lui dis, lorsque vous entrez dans la cuisine, récitez les Ecritures ou bien immergez-vous dans la présence de Dieu. Aucune autre pensée ne devrait pénétrer dans votre esprit. Il dit, Très bien. Pendant trois jours, il obéit. Le quatrième, j'étais assis en méditation vers minuit ou 1 heure du matin et quelque chose n'allait pas dans ma tête. J'appelai le soldat, à 1 heure du matin, et lui demandai, Bon, dites-moi qui était dans la cuisine avec vous aujourd'hui? Il protesta que personne n'était venu, mais je lui dis, Ne mentez pas! Alors il admit que quelqu'un était venu et qu'ils avaient parlé de telle et telle chose. Pourquoi ne sentons-nous pas ces choses? Parce que nous sommes déjà dans un tel état d'encrassement intérieur, que si l'on en ajoute une once, nous ne sentons pas la différence. Mais ceux qui ne sont pas souillés, aussi peu qu'un gramme les affecte. Voilà. Ce sont les toutes premières choses. Vérifiez où vous en êtes sur ce plan.

La deuxième chose concernait le fait qu'à cause de notre position sociale, de notre richesse ou de notre éducation, nous méprisons ou haïssons les autres. Nous nous disons qu'ils ne sont pas du même rang que nous; que nous ne pouvons les fréquenter. Ce genre de sentiment agit sur notre esprit.

La troisième chose était qu'il faut pardonner et oublier. Si nous naissons égaux en droits, nous sommes différents sur le plan du développement personnel. Et c'est à partir de cela que nous analysons les choses. Faites poliment comprendre aux gens le tort qu'ils vous causent, mais si le mal est fait, pardonnez et oubliez. Oubliez tout. C'est la seule manière d'éviter que la pensée de ce mal vous hante et vous empoisonne.

La quatrième chose est la chasteté : il faut l'observer en pensées, en mots et en actes. Il suffit qu'une pensée non chaste entre dans votre esprit pour que votre corps entier soit empoisonné de la tête aux pieds. Les autres ne savent pas, mais vous, vous savez. Les gens disent, Nous ne faisons rien de mal, nous ne faisons que jouir. Ce sont là des pensées non chastes qui vous affectent. Comme je vous l'ai expliqué l'autre jour, chaque pensée a son effet. Une graine semée est semée, quelle que soit la manière ou la raison, frivolement ou pour s'amuser.

Il y a d'abord la chasteté par les yeux : ne regardez personne avec des pensées lubriques, de la rancoeur, de la haine, ou l'idée que cette personne ne vaut rien. Il y a la chasteté par les oreilles : n'écoutez aucun propos méchant ou mal-intentionné à propos des autres, pour la raison qu'une fois cette pensée semée en vous, elle éveille le soupçon. Vous vous mettez à douter de la personne concernée probablement à tort. Ne croyez pas les j'ai entendu dire que, les je crois que jusqu'à ce que vous ayez été en mesure de vérifier avec vos propres yeux et vos propres oreilles. Il y a la chasteté du goût : si vous goûtez des aliments non satvic, leur goût vous plaira. Vous direz, c'est délicieux et ultimement ce sera votre estomac qui pâtira. Il est donc nécessaire d'observer la chasteté par les yeux, par la langue, par les oreilles, et même par la peau. Par le toucher nous recevons l'influence des autres. Ce sont de toutes petites choses, mais elles nous affectent.

La chasteté en elle-même est une bénédiction. Comme je vous l'ai déjà dit, le mariage n'est pas incompatible avec la spiritualité, en autant qu'il est vécu selon les Ecritures. Il faut le comprendre comme le choix d'un compagnon pour la vie. C'est un sacrement, non un contrat. Dieu vous donne une compagne ou un compagnon pour que vous vous aidiez l'un l'autre dans la vie, pour le meilleur et pour le pire, et pour que vous vous aidiez l'un l'autre à connaître Dieu. Pour avoir des enfants aussi, si l'on en veut. Une vie d'abstinence est une bénédiction. Ceux qui l'observent en sentent les bienfaits dans leur corps. La chasteté a sa propre radiation. Chaque pensée a sa couleur et son parfum. Alors attention! Les pensées sont puissantes. C'est la quatrième chose : soyez chaste et vous serez la demeure de toutes les vertus. Votre esprit sera calme et au repos, et lors de vos méditations, vous ferez de splendides progrès.

La cinquième chose est : ne vous improvisez pas les apprentis sans solde du Service de Renseignements de Dieu. Sans cesse nous commentons : Untel est comme ceci, Unetelle est comme cela. Ne vous substituez pas à Dieu qui sait mieux que vous quoi faire. Si l'un de vos proches est clairement dans l'erreur, vous pouvez à la rigueur lui dire, en privé et très poliment, je crois que tu te trompes, que tu gâches ta vie, j'ai de l'amour pour toi, mais ne le criez pas sur les toits.

Parfois nous disons, Voyez comme je suis merveilleux! Attendez que les autres disent que vous êtes merveilleux. Ces choses montent des profondeurs de notre coeur et en reflètent le contenu. Les paroles d'un homme montent de l'abondance de son coeur.

C'est pourquoi il ne faut penser aucun mal d'autrui, car vous finirez par ressembler aux pensées qui vous habitent. Si vous pensez continuellement, cet homme est mauvais, cet homme est mauvais, cela vous infectera. J'ai lu autrefois un livre qui relatait que des missionnaires au Japon prêchaient le commandement de Moïse : Tu ne battras pas ta femme. Les fidèles, qui étaient des gens très simples, demandèrent : Est-ce qu'on bat les femmes dans vos pays? Et au bout d'un an ils se mirent à battre les femmes. J'ai vu des prédicateurs connus, prêcher : Ne buvez pas, ne buvez pas, mais en privé, ils buvaient. Sans doute la négation ne pas est-elle là, mais le mot boire aussi; et la prochaine étape, c'est de faire l'essai soi-même, pour voir de quoi il s'agit. Je vous le répète, attention à vos pensées, car vous deviendrez ce à quoi vous pensez.

Par ailleurs, nous critiquons les autres. Nous devrions nous critiquer nous-mêmes comme nous critiquons les autres. Occupez-vous de vos propres affaires. Si vous avez un ami que vous aimez, vous pouvez lui dire, cher ami, ne fais pas cela. Rien de plus. Aussi longtemps qu'un homme n'est pas convaincu en son for intérieur qu'il fait quelque chose d'incorrect, il ne vous suivra pas. Un homme suit les ordres de son esprit. On demande des réformateurs -- non d'autrui, mais d'eux-mêmes. Réformez-vous vous-même, et vous réformerez les gens autour de vous. Les gens jugent d'après ce qu'ils voient, non d'après ce que vous dites ou prêchez. L'exemple vaut mieux que le précepte. Le journal d'introspection spirituelle vous a été donné pour ce faire. Critiquez-vous vous-même comme vous critiquez autrui. Inscrivez vos manquements et vos fautes, et déracinez-les. Si vous vous contentez de répéter je suis un pécheur, je suis un pécheur, vous allez le devenir. Dieu sait. Mais si vous déracinez ces fautes, tout est pour le mieux; c'est à ce but que doit servir le journal d'introspection spirituelle.

Nous venons de voir six des choses qui nous barrent le chemin du progrès spirituel, et les points constructifs correspondants pour nous aider sur le Chemin. Il faut être au courant des deux. L'esprit, vous savez, souille tout ce qu'il affecte. Une pensée lubrique est un véritable poison qui vous pénètre de la tête aux pieds. Une bonne pensée, une pensée d'amour, pénètre aussi le corps entier. C'est pourquoi il ne faut pas laisser un esprit vide vagabonder. Un esprit vide est le refuge du Diable. Gardez toujours votre esprit occupé, soit dans votre travail, soit dans le souvenir de Dieu. Pour réussir à toujours tenir votre esprit occupé, ne faites qu'une seule chose à la fois, pleinement et complètement. Imaginez un bureau avec ses tiroirs. Ouvrez un tiroir et occupez-vous de ce tiroir complètement et jusqu'au bout. Puis refermez-le et ouvrez le prochain tiroir, etc. De cette manière vous n'aurez pas en tête deux ou trois choses qui vous harcèlent en même temps.

Si vous lisez les vies des grands hommes, vous apprendrez beaucoup. Prenez Napoléon Bonaparte par exemple. La veille de la bataille de Waterloo, il écrivait -- à 1 heure du matin -- les règlements d'une école primaire. Vous voyez combien il était maître de lui. Quelque chose chez les grands hommes les rend grands. A 8 heures le matin de Waterloo, il se promenait dans le parc de l'endroit où il vivait. Un ministre le suivait: Que voulez-vous?, Sire, la bataille commence à 9 heures. Napoléon répondit, Oui, à 9 heures. Il est 8 heures maintenant.

Donc ne faites qu'une chose à la fois, mais cette chose faites-la complètement, pleinement. Vous verrez que cette attitude vous épargnera bien des problèmes. Quelqu'un vient vous parler, vous lui prêtez attention partiellement et il repart sans que vous lui ayez donné votre attention pleinement; quelqu'un d'autre vient à son tour, même scénario; puis un troisième, et un quatrième. Le résultat c'est qu'ils volètent comme des mouches autour de vous et ne vous laisseront pas en paix tant que vous ne leur aurez pas donné satisfaction. Par conséquent si une pensée vous vient, traitez-la pleinement. Décidez quelque chose, et que ce soit définitif. Combien de problèmes se présentent à vous dans une journée? Un, deux peut-être! Il y a tellement de problèmes empilés dans nos pauvres têtes. Nous pensons un peu à tel problème, puis un peu à tel autre -- ils hantent notre vie. Donc ceci au moins peut s'apprendre à partir de la vie de Bonaparte : faites une chose à la fois.

John Bunyan a écrit Le cheminement du pèlerin (The Pilgrim's Progress); vous connaissez peut- être ce livre. Sa devise était: Ecris quelque chose chaque jour; et il a écrit The Pilgrim's Progress. Il y avait aussi Stanley. Sa devise à lui était, Finis quelque chose chaque jour. Je l'ai pris moi-même pour guide : finir quelque chose chaque jour. Quel que soit ce que vous entreprenez, finissez-le. Cela peut prendre une heure, deux heures, trois heures, mais finissez. Lorsque l'heure d'aller dormir approchera, vous vous coucherez gai et léger, et vous lèverez de la même humeur. Au contraire, si vous laissez un travail non fini, il hantera vos pensées et votre sommeil. Vous vous répétez: j'ai telle et telle chose à faire et vous vous souciez. Vous me suivez? Ce sont de toutes petites choses, mais qui nous aident.

Gardez votre esprit occupé en tout temps. Lorsque vous travaillez, soyez complètement absorbé dans votre travail : le travail doit être une vénération. Lorsque vous mangez, soyez absorbé dans votre nourriture, car c'est un don de Dieu. Remerciez Dieu. Si votre attention est fixée sur votre nourriture, elle vous donnera force et vie. Parfois nous prenons un morceau, mais notre esprit va se poser sur d'autres objets et nous ne savons plus combien de nourriture nous avons mangé. Donc quoique vous fassiez, faites-le en y mettant votre pleine attention. C'est cette sorte de choses qui nous affecte; je vous donne l'essentiel des choses constructives qui peuvent vous aider.

Autre chose : l'Homme est le chaînon le plus élevé dans la Création. La Création entière lui est subordonnée; tous les autres êtres, animaux, oiseaux, reptiles, lui sont inférieurs. Les lois de la Nature sont sous son contrôle. L'Homme vient immédiatement après Dieu. Pour cette raison ayez de la révérence pour tous les êtres. Dieu réside dans chaque corps, bas ou élevé. Ayez de la révérence pour ceux qui sont au-dessus de vous, et pour ceux qui sont au-dessous de vous. Si vous êtes chef d'un département, comme je le fus, aimez vos subordonnés. Je fus moi-même superintendant. Les supérieurs ne sont contents que lorsque nous fournissons plus de travail; cela se fait souvent aux dépens des gens qui travaillent sous vos ordres. Dans mon cas, les deux côtés étaient contents, les supérieurs et les subalternes. Pourquoi? Parce que je les traitais de la même manière, avec révérence. Et ils fournissaient deux fois plus de travail que les autres, sans un mot et dans l'amitié. Ce sont des choses pratiques qui peuvent nous aider.

Ainsi vous êtes à la tête de la Création, c'est-à-dire tout de suite après Dieu : grand est l'Homme. Vous devez avoir de la révérence pour tous. Tous sont vos frères, vos jeunes frères dans la grande famille de Dieu, qu'ils soient à côté de vous, au-dessus de vous ou au-dessous de vous.

Une autre chose encore : Soyez sincère avec vous-même. Nous nous mentons à nous-mêmes, ensuite nous mentons aux autres. Nous contons des mensonges, nous usurpons les droits des autres. Ou encore nous disons une chose, mais nous voulons en dire une autre. Ce qu'il y a dans votre coeur, il faut que ce soit la même chose que votre cerveau pense, et la même chose que votre bouche énonce. Lorsque ces trois là sont d'accord, alors vous exprimez vraiment la vérité.

Donc comme je vous l'ai dit, On demande des réformateurs -- non des autres, mais d'eux- mêmes . Dieu est en vous; le pouvoir du Maître est en vous. Lorsque Baba Jaïmal Singh initiait quelqu'un, il lui disait: Ecoutez-moi bien : Dorénavant je réside en vous; faites attention; je m'occupe de vous maintenant. Pensez-vous de cette manière? Lorsque vous savez qu'on vous regarde, vous ne faites rien de mal, n'est-ce pas? Donc soyez honnête avec vous-même, et rien au monde ne pourra vous effrayer.

L'homme qui n'est pas honnête avec lui-même est constamment obligé d'inventer des mensonges. Excusez-moi, mais c'est ainsi; pourquoi? Parce qu'il a peur que son secret éclate au grand jour. Il dit quelques mots à l'un, quelques mots à l'autre; au fond de son coeur il vit dans la terreur. Un mois ou deux plus tard, il tient un autre langage. Il se trahit lui-même. Il se ment à lui-même. Afin de couvrir le secret de ce désaccord entre ce qu'il dit et ce qu'il pense, entre ce qu'il pense et ce que son coeur sait, il est obligé d'inventer mensonge sur mensonge. Pour garder un secret il lui faut inventer des centaines de mensonges. Mais un secret n'est jamais un secret! Le chat sort du sac tôt ou tard. Les gens s'aperçoivent de quelque chose. Donc respectez-vous vous-même, soyez honnête envers vous-même. J'emploie des mots très simples, mais chargés de sens. Ultérieurement vous apprendrez l'humilité.

Que suppose la connaissance? La connaissance suppose le service. Dieu réside dans chaque coeur, et un homme est quelqu'un qui aide ses semblables, qui ne fait pas que penser à lui-même. La connaissance suppose quoi d'autre? La fraternité. Nous sommes tous frères et soeurs en Dieu; nous sommes tous sur le même chemin; nous sommes dans la même classe à apprendre les mêmes leçons et nous avons le même examen à passer : le contrôle de l'esprit, la connaissance de nous-même et la connaissance de Dieu. Voilà des choses qui peuvent nous aider.

Il y a encore deux ou trois choses constructives que j'ai découvertes et que je veux mentionner. La première est : la propreté est proche de la divinité. Le corps est le temple de Dieu; gardez-le net et propre. Il ne s'agit pas de l'habiller de vêtements riches et coûteux, de soieries, mais de le garder net. Ce sera bon pour votre santé également. Et quand vous vous assiérez pour la méditation, vous serez bien éveillé. Pour la méditation ou pour n'importe quel travail, vous vous sentirez frais et alerte.

Il s'agit de propreté extérieure, mais aussi de propreté intérieure. Le corps est le temple de Dieu. Les églises et les temples, qui sont construits sur le modèle du corps humain, nous les gardons nets et propres. Mais l'extérieur est moins soigné que l'intérieur. Avec notre corps c'est l'inverse, nous soignons l'extérieur plus que l'intérieur. C'est dommage. Nous dépensons des milliers de dollars pour la beauté et les soins du corps extérieur, mais à peu près rien pour l'intérieur. C'est l'esprit qui souille le corps intérieur et l'encrasse, comme je vous l'ai expliqué auparavant. Chaque pensée qui survient a, quelle qu'elle soit, sa propre couleur et sa propre odeur; et elle affecte les autres par radiation. Lorsqu'on laisse un linge sale imprégné d'une mauvaise odeur dans une pièce, cette odeur remplit la pièce. Si vous y mettez des fleurs, l'odeur des fleurs envahit la pièce. Pourquoi ne constatons-nous pas le même phénomène en nous? Parce que nous sommes si souillés et si encrassés par nos mensonges et nos faiblesses que nous ne sentons pas la différence si l'on en ajoute encore. Mais ceux qui ont le coeur pur sont affectés par de toutes petites choses, naturellement.

Prenez garde à vos facultés sensorielles. Voir n'est pas une mauvaise chose, mais regarder quelque chose de mauvais fait du tort. Les yeux sont les fenêtres de l'âme. Lorsque vous portez des verres colorés vous voyez le monde entier de cette couleur. Souriez et le monde entier sourira avec vous. Tourmentez les autres et vous serez tourmentés. Si vous pensez du mal des autres, ils penseront du mal de vous; les pensées sont très puissantes.

Réfléchissez avant de parler. Pensez-y à deux fois avant de dire quelque chose. A quoi devons-nous réfléchir? Premièrement, demandez-vous si ce que vous avez à dire est nécessaire? Deuxièmement, demandez-vous quel effet cela aura sur les autres? Est-ce dans leur intérêt? Cela risque-t-il de les heurter? Est-ce une bonne chose à dire? Donc rappelez-vous de vous demander deux choses avant de parler : est-ce nécessaire? Si la réponse est non, taisez-vous. Occupez-vous de vos propres affaires. Et deuxièmement quel effet cela aura-t-il?

Comprenez qu'il faut que vous soyez constamment sur vos gardes : du côté de ce que vos yeux reçoivent, du côté de ce que vos oreilles écoutent, et du côté de ce que votre langue exprime. D'une manière générale, des mots aimables et bienveillants chargés d'humilité sont la réponse à tout. Et ils ne coûtent rien. Nous avons parfois tendance à nous croire le patron; nous utilisons le langage de notre choix. Mais même une pensée frivole a son effet. La loi du karma est inexorable, voyez-vous : ce que vous pensez, vous le deviendrez.

Autre chose : Oubliez le passé et oubliez l'avenir. Ce qui est arrivé est arrivé, et ne peut plus être réparé; la seule chose à en tirer peut-être est une leçon. Et oubliez l'avenir. Cessez de penser : nous allons faire ceci, nous allons faire cela. Ces deux choses drainent notre joie de vivre. Vivez dans le présent vivant. Si vous posez les pierres de fondation, la bâtisse se construira. Ce que vous semez, vous le récolterez. Ce que vous avez déjà semé, vous ne pouvez que le récolter. C'est pourquoi il est dit : vivez dans le présent vivant. Ainsi vous n'aurez aucun fardeau à porter; votre esprit sera libre. Pour l'instant votre esprit est surchargé par la pensée du passé et du futur. Remerciez Dieu d'avoir ce que vous avez. Vous récoltez ce que vous avez semé, et vous continuez de récolter. Que vous soyez content ou non de ce qui vous arrive, allez jusqu'au bout, finissez-en. Car c'est vous qui avez semé ces graines dans le passé, même si vous l'ignorez. Donc faites de votre mieux et laissez le reste au soin de Dieu au-dessus de vous.

J'ai encore une autre chose à partager avec vous : si vous avez une montre, vous la remontez tous les matins, n'est-ce pas! Ainsi elle fonctionne pendant 24 heures sans interruption. Faites de même : chaque matin remontez votre ressort. Asseyez-vous et consacrez du temps à vos pratiques spirituelles. Entrez en contact avec la Lumière et le Son à l'intérieur. Vous en tirerez de la vigueur, car ce sont le Pain et l'Eau de la Vie. Vous aurez fraîcheur, force et vigueur pour travailler toute la journée. Vous vous sentirez léger et alerte. Recommencez le soir avant d'aller dormir; remontez le ressort. Ce sont là des choses constructives qui vous aideront. Les obstacles sur le chemin je les ai énumérés aussi. Mais rien de nouveau dans tout cela.

Eh bien, mes chers amis, qu'en dites-vous? Ce que je vous propose, est-ce que cela vous sourit? Préférez-vous vous sentir légers et alertes, plutôt que ruminer des idées noires? Si oui remontez votre ressort chaque matin. Vous aurez de la force; l'Eau et le Pain de la Vie donneront de la force à votre âme. Et quand l'âme a de la force, tout le reste prend force aussi : l'esprit, le corps, les facultés sensorielles. Quand les lutteurs font leurs exercices, ils mettent toute leur attention sur le corps; c'est cette attention qui leur donne de la force. Vous l'avez peut-être remarqué, lorsque vous êtes fatigué et que vous avez faim, si vous mangez un morceau et buvez de l'eau, vous sentez de la force vous venir. D'où vient cette force? Pas de la nourriture qui n'a pas encore été digérée. Elle vient de l'âme, de votre Soi. L'âme a de grands pouvoirs curatifs. Vous êtes des âmes. Vous êtes fils et filles de Dieu. Grand est l'homme!

Ce sont là de toutes petites choses dont nous ne nous sommes jamais souciés, voyez-vous, mais grâce auxquelles nous pouvons rendre nos vies sublimes. Pour cela il faut que nous ayons un idéal devant nous. Nous sommes à la dérive -- à la dérive et sans but -- c'est regrettable. Nous creusons des puits, un de cinq pieds, un autre de sept pieds, un autre de six, mais jamais d'eau. C'est pourquoi je vous propose de commencer par décider de votre but. Cela peut vous prendre une journée, deux journées, une semaine. Peu importe. Une fois que vous avez décidé, vous progresserez ensuite pas à pas vers votre but. Certains font un pas en avant, puis un pas en arrière, puis deux pas en avant, et de nouveau un pas en arrière; cela consomme beaucoup de temps. Lorsque je suis entré dans le monde, j'avais de grandes ambitions moi aussi, mais il fallait choisir. Grâce à Dieu, le choix se fit: Dieu d'abord, le monde ensuite . Une fois le choix fait, tout concourt à votre but.

Donc nous errons à la dérive et sans but; et nous ne nous en rendons pas compte. Les yeux clos nous suivons le flot sans nous soucier d'où cela nous mène. Mais l'homme peut changer, vous voyez. C'est son droit en tant qu'homme, car il possède la discrimination. Ce que les animaux n'ont pas. Les animaux peuvent être très utiles lorsque vous les dressez, mais l'homme est libre, dans certaines limites.

Je vous le répète, remontez votre ressort chaque jour, sans bruit. Vous serez frais et dispos. Même si vous avez trop d'ouvrage, vous vous sentirez dispos.

J'ai souligné certains des empêchements que l'on rencontre sur le Sentier spirituel, et les solutions constructives qui vous aideront dans toutes vos affaires, spirituelles ou matérielles, intérieures ou extérieures. Qu'obtiendrez-vous si vous vous réformez vous-mêmes? La divinité -- qui est votre droit de naissance.

Ce sont de toutes petites choses qui font les grands hommes. Toute grandeur réside ultimement dans le chemin que nous suivons. Nous avons beaucoup de chance d'avoir été mis sur le chemin du retour à Dieu, et d'avoir reçu un échantillon pour commencer. Pourquoi ne pas remonter votre ressort chaque jour? Contactez le Pain et l'Eau de la Vie qui vous ont été donnés. Par comparaison avec le reste de l'humanité, vous avez beaucoup de chance d'avoir été mis sur le Chemin. Le Christ a dit, Ceux qui suivent mes paroles sont mes disciples; ceux qui portent leur croix chaque jour sont mes disciples. Porter la croix veut dire s'élever au-dessus de la conscience corporelle. Donc, chaque matin, remontez votre ressort.

Tels sont les facteurs qui peuvent nous aider et les obstacles à vaincre. C'est pourquoi il est dit : La Vérité est au-dessus de toutes choses, mais une vie pénétrée de vérité est encore au- dessus de la Vérité. Nous nous soucions peu de vivre une vie pénétrée de vérité : le résultat c'est que même si nous entreprenons quelque chose, nous n'en récoltons pas tous les fruits.

S'il vous plaît -- Vous avez été mis sur le Chemin du retour à Dieu par la Grâce de notre Maître Baba Sawan Singh; c'est sa Grâce qui est à l'oeuvre. Comme vous savez il pleut en ce moment, il a plu depuis que je suis arrivé. Le mot Sawan désigne le mois des pluies; pendant le mois de Sawan, il pleut toujours, et généralement, où que j'aille, la pluie me précède. C'est sa Grâce qui est à l'oeuvre. Tout le crédit lui revient. Le peu que je sais, je le dépose devant vous par ces quelques mots.

Ne donnez pas de nourriture à votre corps avant d'en avoir donné à votre âme. C'est le premier point. Faites-en un principe. Ensuite pour vous permettre de progresser, suivez ce que veut dire : une vie pénétrée de vérité est encore au-dessus de la vérité.

Demain il se peut que je parte physiquement. Je poursuis ma tournée, pour obéir au souhait de mon maître -- le Dieu en lui; il se peut que je ne sois plus physiquement avec vous, mais mes pensées sont avec vous. Ce Pouvoir christique ou Pouvoir de Dieu est toujours en vous; il travaille toujours dans votre intérêt, vous prête toute l'assistance voulue, la protection et toute l'aide possibles. Demeurez en contact. Suivez ce que je vous ai expliqué par ces quelques mots. Dieu vous bénira tous. C'est tout ce que je puis dire. Demeurez en contact. Ne vous laissez pas entraîner par ce que vous entendez à l'extérieur. Voyez et écoutez par vous-même.

Vous êtes tous des enfants de Dieu. Les enfants sont toujours chers à un Père. Vous êtes tous chers au Dieu qui réside en nous tous. Vous m'êtes chers aussi. Vous devriez faire des progrès chaque jour. Je souhaite à tous de devenir des ambassadeurs -- meilleurs que moi, je dirais. Tous les pères veulent que leurs enfants deviennent plus compétents, plus capables qu'eux-mêmes.

Tels étaient les quelques mots que j'avais à vous dire. Demain je partirai. Physiquement seulement. Ce Pouvoir qui réside en vous va vous aider et vous protéger. Demeurez en contact. C'est tout ce que j'ai à dire. Vous voyez, vous avez de la chance de me voir, mais j'ai encore plus de chance que vous. Car vous, vous n'avez vu que moi, tandis que moi je vous ai vus tous. N'est-ce pas que j'ai plus de chance! L'amour embellit toutes choses. J'adresse mes remerciements à tous ceux qui font campagne à mes côtés et qui relaient le Message. C'est Son Oeuvre : tout crédit va à Dieu et à notre Maître.